mercredi 11 mars 2009

Les Portugais découvrent les îles de l'Océan Indien

L'irruption des Portugais dans les îles de l'Océan Indien à la fin du Moyen-Age

Comme tous les Européens, les Portugais reçoivent de nombreux produits de luxe venus des rivages de l'Océan Indien, qui transitent par les pays arabes. En 1495, Dom Manuel du portugal décide de chercher la voir maritime qui conduit aux Indes. C'était déjà le projet de Christophe Colomb lorsqu'il découvrit, en 1492, pour le compte de l'Espagne, le continent américain. Même si à cette époque Colomb s'entête à croire qu'il a bien découvert les côtes orientales d'Asie, les Portugais ne sont pas de son avis et décident d'explorer la voie opposée, en contournant l'Afrique. D'ailleurs, depuis la partition du monde par le Pape en 1494 dans le Traité de Tordesillas, les Portugais ont obtenu l'Est tandis que les Espagnols ont obtenu l'Ouest. En 1895, le roi du Portugal est donc bien décidé à prendre possession de sa moitié du globe.
Une partie du chemin est déjà connu depuis que Bartolomeu Dias a atteint le Cap de Bonne-Espérance en 1488. D'ailleurs, en marin, Dias l'a baptisé Cap des Tempêtes en raison de la dangerosité de cette région exposée aux dépressions. Mais le roi du Portugal, enthousiasmé par cette découverte qui ouvrait le chemin de l'Océan Indien, l'a rebaptisé du nom qu'il a gardé jusqu'à aujourd'hui.
C'est Vasco de Gama qui se charge de doubler le Cap de Bonne Espérance et de pénétrer dans l'Océan Indien. En 1498, il arrive dans ce nouvel océan et fait étape dans les grands ports de l'époque, qui sont presque tous situés dans des îles côtières : Mozambique, Quiloa, Zanzibar etc... A Malindi il engage un pilote qui doit le conduire jusqu'aux côtes indiennes et lui livrer ainsi la clé de l'Eldorado. On a longtemps assimilé ce pilote au grand navigateur et auteur d'instructions nautiques Ibn Majid. Ibn Majid, bien vivant à cette époque quoique déjà âgé, serait donc le traître qui a offert aux Portugais les secrets de l'océan que les Arabes et Musulmans avaient jalousement gardé ? En fait, il semble que cette légende a été écrite au XVème siècle par un Yéménite qui ne pouvait concevoir la fulgurante mainmise de la marine portugaise dans l'Océan Indien qui suivit l'arrivée de Gama, sans l'aide du meilleur marin arabe. L'auteur est persuadé qu'Ibn Majid a livré tous ses secrets à Vasco de Gama, sinon les Portugais n'auraient jamais pu aller si loin si vite ni paralyser si bien l'activité maritime arabe. Le pilote de Malindi restera sans doute dans l'anonymat. Quoi qu'il en soit, Vasco de Gama atteint bien Calicut, un grand port du Sud de l'Inde. A présent, on pense que Vasco de Gama a profité d'une rivalité entre Mombasa et Malindi. Le Sultan de Malindi, trop heureux de se trouver un nouvel allié dont il ne mesurait pas le potentiel de nuisance, aurait chargé un pilote local de conduire les Portugais en Inde.
Dans leurs premières escales africaines, alors qu'ils viennent de pénétrer dans l'Océan Indien, les Portugais racontent qu'ils sont très bien accueillis dans les comptoirs tenus par les Arabes car on les prend pour des Turcs. Mais lorsque les Arabes et les Musulmans s'aperçoivent de leur méprise, ils deviennent hostiles. Cependant, il est déjà trop tard, les Portugais ont bien progressé.
La lutte est difficile car, si les Arabes et Musulmans connaissent bien mieux les parages, ils n'ont aucune flotte de guerre tandis que Vasco de Gama apporte de nombreux canons. Les navigateurs locaux tentent alors de les perdre les Portugais dans les îles des Comores ou des Seychelles, en leur indiquant d'imaginaires îles chrétiennes où ils seraient bien accueillis. Ils les empêchent aussi de s'approvisionner en eau, ils tentent même une embuscade à Mombasa... Mais dès que les Portugais donnent du canon, ils reprennent l'avantage. Plus ils remontent les côtes africains, plus la rumeur enfle et les précède, si bien que certains en viennent à se jeter à l'eau dès qu'ils les croisent.
Avant même que Vasco de Gama ne soit rentré de son voyage, Pedro Alvares Cabral - par ailleurs découvreur du Brésil - et Joao da Nova - qui donne son nom à la petite île aujourd'hui française de Juan da Nova - suivent ses traces. Comme Gama, ils ont l'Inde pour objectif mais comme Gama également, ils laissent des compatriotes dans les grands comptoirs commerciaux de Malindi et Quiloa. Très vite, ils reprennent à leur compte le système commercial des Arabo-musulmans dans l'Océan Indien et se mettent à échanger l'or du Zambèze contre le coton indien.
Lorsque Vasco de Gama revient, en 1502, il impose un tribut au Sultan de Quiloa et signe un traité de non-agression au Mozambique, puis s'attaque aux ports indiens. Très vite, Mombasa, Pemba, Quiloa et Zanzibar passent au mains des Portugais. Il faut attendre 1698 pour que l'Omanais Seif Ibn Sultan les chasse des ces comptoirs.
Les marins musulmans plutôt en intensifiant la piraterie pendant toute cette période. Et lorsque, cent ans après les Portugais, les Hollandais, Français et Anglais franchissent à leur tour le Cap de Bonne-Espérance, la piraterie a encore de beaux jours devant elle.

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